Tu les connais, ces « data workers » ?
Non, pas les ingénieurs à 200K par an dans la Silicon Valley. Je te parle des VRAIS travailleurs de l’IA.
430 MILLIONS de personnes dans le monde triment dans l’ombre pour que ton IA ait l’air intelligente.
Laisse-moi te présenter quelques-uns d’entre eux :
Arnab, 29 ans, étudiant à Calcutta. Il passe ses nuits à identifier des objets sur des images, à étiqueter des textes. Pendant que tu dors, il entraîne l’algorithme qui te servira demain. Combien par heure ? Une misère.
Anna, réfugiée ukrainienne en Bulgarie. 0,83$ par tâche pour vérifier si les réponses des chatbots sont correctes. Elle enchaîne jusqu’à 60 heures par semaine pour « vivre plutôt que survivre ». Son rêve ? Avoir un jour de congé sans culpabiliser.
Des prisonnières finlandaises qui annotent des textes sur la construction pour quelques euros par jour.
Des Kenyans qui modèrent le contenu haineux, violent, pornographique, traumatisant – tout ce que tu ne devrais jamais voir quand tu utilises ton appli préférée.
Tu sais où se trouve la majorité de ces travailleurs ? Dans le Sud global.
Et ce n’est pas un hasard. C’est SYSTÉMATIQUE et DÉLIBÉRÉ.
Les géants de la tech ciblent spécifiquement « des pays dont l’économie est en crise, des pays dans lesquels les salaires sont bas. »
9$ par jour. Tu as bien lu. NEUF dollars par jour. À peine de quoi manger. Pas de protection sociale. Surveillance constante. Interdiction de garder son téléphone. Interdiction de parler entre collègues. Contrats de confidentialité draconiens.
Syndicalisation ? Interdite, sous peine de licenciement immédiat.
Pendant que tu t’émerveilles devant la « magie » de l’IA, ces travailleurs sont soumis à des conditions dignes du 19ème siècle.
Comme le dit un témoin : « Ces grosses sociétés et leurs intermédiaires […] cherchent à maximiser leurs profits. Le problème c’est que ça se fait sur le dos de ceux qui font le travail à proprement parler. »
Notre fascination pour l’IA nous a rendus aveugles à sa face cachée.
La vérité, c’est que l’IA générative n’a rien de magique. Elle est le fruit d’un système d’exploitation mondial bien huilé.
Alors la prochaine fois que tu utilises un outil d’IA, souviens-toi d’Anna, d’Arnab et de tous ces invisibles qui font tourner la machine.
L’IA n’est pas que le fruit d’une algorithmie, elle est le résultat d’une exploitation humaine à échelle industrielle.
Et toi et moi, en l’utilisant sans trop se poser de questions, nous en sommes complices.
La question n’est pas de savoir si l’IA va nous remplacer.
La vraie question est : sommes-nous prêts à continuer de fermer les yeux sur l’exploitation humaine qui la rend possible ?
Voir l’excellent docummentaire https://www.france.tv/documentaires/documentaires-societe/6888928-les-sacrifies-de-l-ia.html
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