Tu scrolls pour tuer le temps. Tu tues ta conscience.
Ce matin, dans le métro.
Ligne 13, 8h47.
Je lève les yeux de mon téléphone une seconde et je vois cette scène surréaliste : 50 personnes courbées sur leurs écrans. Pas une seule qui regarde ailleurs. Pas une.
Tous en train de fuir quelque chose.
Mais quoi exactement ?
Quand tu scrolls, une partie de ton cerveau s’éteint.
Pas n’importe laquelle.
Le réseau par défaut. Celui qui gère ta conscience de toi-même. Ta mémoire autobiographique. Le sens de ta vie.
En gros, quand tu regardes ton écran, tu t’oublies.
Littéralement.
Et c’est exactement ce qu’on recherche, non ?
S’oublier.
Ne plus penser à cette réunion de merde qui t’attend.
À ce projet qui avance pas.
À cette relation qui part en vrille.
À ce sentiment diffus que ta vie ressemble à un brouillon raté.
Alors on scroll.
On anesthésie.
On fuit cette confrontation avec soi-même qui fait trop mal.
Le problème ?
Normalement, cette extinction du réseau par défaut dure qu’une fraction de seconde.
Mais en alimentant ton cerveau avec des stimuli sans cesse renouvelés, tu prolonges artificiellement cet état.
Une sorte d’anesthésie continue de ta perception de toi-même.
Tu deviens absent de ta propre vie.
Et le pire, c’est que pendant ce temps, d’autres régions de ton cerveau tournent à fond.
Celles qui analysent, qui traitent l’info, qui réagissent.
Sans jamais se reposer.
Résultat ?
Tu sors de ton scroll épuisé, vide, avec cette sensation désagréable d’avoir perdu ton temps.
Parce que tu l’as perdu.
Mais surtout, tu t’es perdu.
Alors, comment s’en sortir ?
Déjà, arrête de croire que la solution c’est de remplacer ton smartphone par encore plus de stimulations extérieures.
La radio en boucle, la télé en fond sonore, les podcasts non-stop.
Ça change rien.
Ça monopolise juste ton cortex auditif et ça empêche ta voix intérieure de s’exprimer.
La vraie solution ?
Accepter de te retrouver face à toi-même.
Sans écran.
Sans bruit.
Sans fuite.
Concrètement, voilà ce qui marche :
→ Pose ton attention sur des sensations faiblement stimulantes
Une tâche manuelle simple. Une musique douce. Pas un truc qui accapare toute ton attention.
→ Laisse tes pensées circuler librement
Sans t’y attarder. Sans les bloquer non plus. Juste les observer passer.
→ Trouve un objet extérieur suffisamment stimulant
Une œuvre d’art. Un paysage. Quelque chose qui capte ton attention sans nécessiter un traitement cognitif intense.
→ Accepte l’inconfort initial
Oui, au début, c’est chiant. Oui, tu vas avoir envie de reprendre ton téléphone. Normal. Ton cerveau est en manque.
Parce qu’au final, la vraie question c’est pas « comment je fais pour être bien avec moi-même sans écran ? »
C’est « est-ce que j’ai encore le courage de me rencontrer ? »
Et toi, combien de temps tu passes chaque jour à fuir ta propre présence ?
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Eudonia
❝ L’IA est au cœur des pensées. L’Humain est plus que jamais sollicité. ❞