Le mercredi, c’est le jour des mots rares.

La kakistocratie.

Le pouvoir des pires. Le règne des incompétents. Le triomphe des médiocres.

2022.

Voilà cinq ans que j’ai créé mes écoles.
Sous format associatif, comme cela se fait souvent, avec un président qui me fait confiance.

2020 sortie de covid, changement de président.

2022 donc.

Il nomme une déléguée générale à ma place.

T’as déjà bossé sous les ordres d’une personne qui confond Excel avec PowerPoint, mais qui t’expliques comment faire ton job dont tu es le fondateur ?

Bienvenue dans la kakistocratie.

Formée à partir des mots grecs « kakistos » – le pire – et « kratos » – le pouvoir.

Ce phénomène magique, c’est quand les plus incompétents grimpent ou restent au sommet, pendant que les bons galèrent en bas de l’échelle.

→ Les compétents sont bloqués dans leur job « parce qu’ils sont trop bons »,
→ Les promotions vont aux plus dociles, pas aux plus doués.
→ Les recrutements se font par népotisme.

Mais pourquoi ça marche comme ça ?

1. Le principe de Peter : On te promeut jusqu’à ce que tu atteignes ton niveau d’incompétence.
Et là, tu y restes.
Pour toujours.
Comme ce collègue super en technique qui devient manager toxique mais qu’on ne redescend jamais.

2. Le syndrome de Dunning-Kruger : Les nuls se croient géniaux.
Et ça marche !
Ils paraissent tellement confiants que tout le monde les croit compétents.
Pendant que les vrais bons doutent et se font discrets.

Et c’est un cercle vicieux.
Plus les incompétents sont promus, plus ils vont protéger leur territoire en s’entourant de gens moins compétents qu’eux.

Mais pourquoi les organisations laissent faire ça ?

L’effet clan.

Une fois qu’une kakistocratie est installée, c’est comme une mafia.
Les incompétents se protègent entre eux.
Ils sont aveugles de leur propre incompétence.
Ils recrutent leurs potes, leurs voisins, leurs cousins…

Ils sont en haut de la pyramide, ils n’ont aucun intérêt à la détruire.

La compétence ? On s’en tape. Ce qui compte c’est d’être dans le bon groupe WhatsApp.

Et si t’es trop compétent, trop innovant ou que tu poses trop de questions… BIM ! T’es étiqueté « difficile » ou « pas team player ».

La kakistocratie, c’est le seul système où être bon devient un handicap.

Et toi, t’as déjà bossé dans une kakistocratie ?

PS : 2025. L’avenir m’a donné raison.

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